Hervé Creff, né en 1956, a attendu la trentaine pour consacrer son temps à peindre, une époque où on célèbre la mort de la peinture. Mais comment s’empêcher de chercher quand même à se mesurer à ce défi ? Donner à la toile, ce rectangle condamné à n’être que rectangle à plat sur un mur, une chance de cristalliser une projection de notre monde intérieur, un geste qui nous appartient mais qui échappe à notre contrôle? Cette limite même est en fait la plus grande stimulation et appelle à résoudre toujours la même équation : inventer un équilibre, une harmonie, alors que le peintre est en train de tenter de s’affranchir de la tradition. En s’emparant de la surface, c’est l’évidence qu’il cherche. Son geste doit faire surgir du néant une présence indiscutable, un signe clair même si sa signification résiste, une force qui dépasse et l’intention du peintre et le corset de l’image. Comme disait Sol LeWitt : « Pour chaque œuvre d’art qui aboutit, plusieurs ne se réalisent pas.
Une seule saison pour équation, la saison du corps, la saison de l’esprit. La main s’avance, le pinceau commande.
10 rue des jardins, 57000 Metz, France
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